La 86e édition de Gand-Wevelgem nous a encore offert une superbe course ce dimanche, avec à la clé la victoire de Mads Pedersen ! Pour son deuxième succès sur l'épreuve belge après 2020, le Danois de la Lidl-Trek a sorti une performance titanesque pour venir à bout de Mathieu van der Poel, excusez- du peu. Sortis du peloton au sein d'un groupe de 6 à 85 kms de l'arrivée, les deux hommes se sont montrés les plus forts dans les différents monts avant de résister au retour du peloton et des sprinteurs dans un final à suspense. C'est donc un sprint à deux qui a départagé l'ancien champion du monde et l'actuel. Premier à lancer, comme toujours de très loin et dans son style tout en puissance, Pedersen a réussi l'exploit de faire plier le Néerlandais d'Alpecin-Deceuninck, qui s'est rassis à 50m de la ligne et n'offre donc pas à son équipe une 4e classique de rang.
Jordi Meeus le meilleur des sprinteurs pour la 3e place, pas de Français dans le top 20
Venu mourir à 16 secondes de ce duo après une belle course-poursuite, le peloton a été réglé par Jordi Meeus (BORA-hansgrohe) pour la dernière place sur le podium. Le Belge devance une horde de sprinteurs, avec dans l'ordre Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck), Jonathan Milan (Lidl-Trek) - qui a longtemps accompagné Pedersen en tête, tout comme Laurence Pithie (Groupama-FDJ), seulement distancé dans la dernière montée du Kemmel - Olav Kooij (Team Visma | Lease a Bike), Biniam Girmay (Intermarché-Wanty), Tim Merlier (Soudal Quick-Step) ou encore Dylan Groenewegen (Team Jayco-AlUla). Un top 10 d'une rare densité mais qui n'a donc rien pu faire face à un Mads Pedersen en feu ce dimanche ! Comme vendredi sur l'E3 Saxo Classic, les Français ont été en retrait, le meilleur d'entre eux sur la ligne étant Sandy Dujardin (TotalEnergies) à la 24e place.
Le résumé des 150 derniers kilomètres
Comme souvent désormais sur les Flandriennes, la course s'est lancée de très loin ce dimanche pour cette 86e édition de Gand-Wevelgem ! Parti d'Ypres peu avant 11h, le peloton n'a en effet pas attendu les premiers monts, situés à 100 kms de l'arrivée, pour se faire la guerre, la faute à un vent de côté favorisant les bordures. Alors qu'une première échappée de huit coureurs avait pris cinq minutes d'avance dans la première heure, le paquet s'est donc scindé en deux à environ 150 bornes du but, lançant ainsi une course-poursuite intense qui a duré plus de 50 kms ! La première bordure, composé de 35 hommes dont la plupart des favoris, a finalement vu le retour du groupe de chasse à 93 kms, juste avant la première montée du Kemmel.
Mais sitôt le peloton reconstitué que les attaques repartent de plus belle, Mathieu van der Poel passant à l'action dans le Kemmelberg, à 85km de l'arrivée ! Le Néerlandais est suivi par Laurence Pithie, Rasmus Tiller, Tim van Dijke... et trois coureurs de la Lidl-Trek ! Jasper Stuyven et Mads Pedersen sont bien entendu présents, tout comme le surprenant Jonathan Milan. L'Italien place d'ailleurs un contre et profite de leur supériorité numérique pour prendre la tête seul. Le reste du peloton se trouve lui à près de 30". L'entente n'est pas idéale au sein du contre, et Van der Poel décide donc de mettre une grosse relance dans l'un des Plugstreet du parcours. Le champion du monde emmène avec lui Mads Pedersen et Laurence Pithie, Stuyven étant victime d'une crevaison et Tiller et van Dijke ne pouvant suivre.
Pedersen et Van der Poel les plus forts dans les monts, le peloton à 1'30"
À 60 bornes du but, la situation de course est très simple : on retrouve un quatuor en tête avec Mathieu van der Poel, Mads Pedersen, Laurence Pithie et Jonathan Milan - qui a été repris - le peloton pointant lui à environ 50 secondes. Les quatres à l'avant collaborent relativement bien, malgré quelques tentatives des deux Lidl-Trek pour piéger leur deux compagnons de fuite. Le peloton se raproche à quelques dizaines de mètres dans la 2e montée du Kemmel, où Jonathan Milan finit par céder. Au sommet, à près de 50 kms de l'arrivée, un trio ouvre donc la route avec 20 secondes sur un paquet de plus en plus réduit.
La transition jusqu'au dernier passage au Kemmel et juge de paix du jour n'est pas favorable au peloton, au sein du quel personne ne veut assumer la poursuite. L'écart repart donc à la hausse, et plusieurs coureurs sortent même en contre, avec d'abord Hugo Page (Intermarché-Wanty) et Ben Turner (INEOS Grenadiers), puis Anthony Turgis (TotalEnergies). Se présente alors le Kemmel, et Pithie craque devant la puissance déployée par Pedersen, qui mène la danse. Le jeune Kiwi franchit le sommet avec 10 secondes de retard, les trois poursuivants se regroupant derrière à une minute. Le peloton accuse lui 1'30" de retard, alors qu'on aborde la partie plane de 35 kms qui conduit les coureurs jusqu'à Wevelgem.
Pedersen et Van der Poel résistent au peloton, le Danois s'impose en costaud au sprint !
S'engage ensuite le traditionnel bras de fer entre les deux costauds de devant, clairement les plus forts dans les monts, et le peloton, où les coéquipiers d'Olav Kooij (Team Visma | Lease a Bike) et de Tim Merlier (Soudal Quick-Step) se mettent en ordre de marche. Entre les deux, Pithie revit le même scénario que sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, ne pouvant revenir sur la tête et se faisant même reprendre par le trio en contre. Le peloton les avale à 15 bornes mais ne parvient pas à réduire suffisament l'écart avec le duo Van der Poel - Mads Pedersen, qui s'entendent parfaitement et conservent plus d'une minute sous la banderole des 10 kms.
Le travail de sape des équipes de sprinteurs, de plus en plus organisées, commence à porter ses fruits et l'écarts diminue progressivement. Mais pas assez vite pour espérer pouvoir reprendre les deux fuyards, qui s'en vont jouer la gagne au sprint à Wevelgem. Pedersen se place en tête et lance le premier, à près de 300 mètres de l'arrivée ! Un effort long brutal auquel semble dans un premier temps pouvoir répondre MVDP, qui remonte petit à petit avant de se rasseoir juste avant la ligne, au bout de ses forces. Impressionnant de puissance, Pedersen s'offre quatre ans après son 2e Gand-Wevelgem, un succès plus que mérité au vu de sa course du jour pleine de panache et de la performance collective de son équipe.
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