Nous revenons sur l’aventure que Denis Morino a accompli il y a quelques semaines, le vrai Tour de la France en 6000 km !
« Il faut bien que l’aventure ait une fin. »
« Je me sens physiquement très bien, il me serait tout à fait possible de repartir pour une étape » et d’enchainer que « ça n’est pas l’envie qui me manque, mais il faut savoir s’arrêter ».
« J’avais eu beaucoup plus mal aux jambes sur d’autres épreuves plus courtes ».
Le rituel du soir
Chaque soir, à la descente du vélo, Denis avait son rituel.
En premier il lui fallait récupérer ses affaires pour se changer et passer la nuit. Pour cela, une voiture le retrouvait à chaque arrivée et transportait ses affaires d’étapes en étapes.
Ensuite, arrivé à l’hôtel (réservé à l’avance, vous l’aurez compris on ne part pas pour un périple de 6000 km sans savoir où on va dormir) une bonne douche, un massage effectué par lui-même tout en buvant de la Saint-Yorre et du jus de raisin « j’adore ça, on ne change pas ce qui fonctionne. Et puis il faut bien se faire plaisir ! ».
Lorsque nous le questionnons sur son alimentation, Denis avoue « Je n’ai pas mangé de pâtes plus de 4 ou 5 fois en 30 jours. Je profitais de mes arrêts dans des régions différentes chaque soir pour goûter les spécialités locales, sans excès évidemment. Des crêpes en Bretagne, des frites et des saucisses dans le Nord de la France… J’ai profité ! »
Des journées chronométrées
Selon la longueur de l’étape du jour, l’heure de départ était calculée en conséquence pour arriver vers 17h30. Certains départs se faisaient vers 6h30, d’autres vers 8h.
Un départ à jeun la plupart du temps, jusqu’à 9h pour profiter d’un petit déjeuner dans « une boulangerie trouvée au bord de la route ». Un moment de relaxation avant d’enchainer les kilomètres.
Des kilomètres en nombre jusqu’à 13h pour un repas au gré de « ce qui se trouvait dans le coin. Un supermarché, une boulangerie ou un restaurant qui sert rapidement. »
« La normalité est devenue anormale, une journée de 160 km est devenue courte ! »
Psychologiquement, j’ai préparé ça pendant 10 mois, tellement pensé, ressassé toutes les étapes. Chaque veille d’étape je me voyais réussir l’étape du lendemain. Je visualisais le parcours, comme si tout allait bien se passer. Prendre conscience de ma chance et du plaisir que j’éprouvais.
Savoir que c’était difficile ! J’étais content de monter sur mon vélo.
Le plus beau souvenir
Si je ne devais en garder qu’un, l’arrivée au Mont. » Notre arrivée au Mont Saint-Michel, c’était un rêve de gosse. Extrêmement fort. Pas l’étape la plus dure, mais quand on le voit pour la première fois, c’est marquant. Un privilège, le Mont était désert ce jour-là. »« La Bonnette et l’Iseran. Peu commun, le plus beau col de France. Une dramaturgie, on se sent tout petit face à la haute montagne. »
Denis s’avoue par-contre déçu par l’étape nordique des pavés.
« Ils étaient à l’abandon, j’étais un peu déçu. »
En 6000 km, il n’a eu aucun problème par rapport aux automobilistes. « Il est cependant vrai que plus on va dans le sud, plus le sang est chaud et les véhicules sont méchants ».
La sortie de Paris était aussi très compliquée.
« Un ami parisien nous a d’ailleurs aidé à sortir de Paris en passant sous Orly. Zombieland Paris à 5h du matin. »
Envie de le refaire ?
« S’il n’y avait pas eu cette organisation de Luc Royer et de Chilkoot, je n’aurai pas eu l’idée. Je ne sais pas si tout seul j’aurai eu le cran de faire ça. »
« Ce que Luc Royer a fait est exceptionnel. De savoir qu’on partait le matin, qu’il était là et que le soir il serait là. Savoir qu’on n’était pas tout seul nous faisait un bien fou. »
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